A-Les
bienfaits du sport
Ce thème
du Handisport nous amène à nous interroger sur l'apport de ces activités.
Le sport
paraît être une source d'épanouissement pour tous. S'épanouir, ce n'est pas
seulement s'ouvrir et se détendre mais aussi se développer dans toutes ses
potentialités.
La
pratique sportive, vecteur d'intégration sociale, permet, en améliorant
l'ensemble des capacités de la personne, de mieux l'adapter à son handicap et
de surmonter celui-ci en la réconciliant avec son corps.
Source
de bien-être, la pratique sportive permet de prendre conscience que la
communication est toujours possible, offrant ainsi la possibilité de se
(re)construire en inventant une place
parmi les autres.
Le sport
est aussi un moyen de valorisation : la pratique des activités sportives par
ces personnes transforme leur image sociale à leurs yeux et aux yeux des
autres.
D'après
la revue "Sport et intégration" (cf biblio), le sport assure le
maintien d'une bonne santé, contribue au développement et à l'autonomie de la
personne dans toutes ses dimensions, et favorise en conséquence son intégration
sociale.
Au même
titre que pour les valides, le sport pour les personnes porteuses de handicap
présente de nombreux bienfaits. Généralement, le sujet handicapé a tendance à
se sédentariser, à se renfermer sur lui-même, à craindre le regard des autres
s’il sort. Par conséquent, son état de santé ne s’améliore pas. De nombreux
sports peuvent donc être proposés aux personnes porteuses de handicap, que ce
soit en loisir ou en compétition. La plupart des sports pratiqués par un
sportif valide peuvent aussi être pratiqués lorsque l’on a un handicap. Ils
apportent un certain bien-être par des bénéfices à la fois physiques,
psychologiques et sociaux. De plus, après la survenue d’un handicap, l’activité
sportive est un excellent moyen de rééducation et de réadaptation. Au-delà des
bienfaits sur la santé, il est important d'avoir accès à un loisir sportif,
pratiqué dans une ambiance conviviale, qui permettra le développement de
soi.
B- Les
apports physiques
Le sport et la pratique physique influencent
l’état de santé de la personne. En effet, comme pour le sujet valide, une
activité régulière est nécessaire pour un corps en bonne santé. Au-delà de cet
aspect, l’exercice physique entraîne des acquis qui aideront la personne
handicapée, dans sa vie de tous les jours, à surmonter son handicap. Ces acquis
permettent d’assumer au mieux les activités quotidiennes et toutes les tâches
physiques de travail. Les bénéfices physiques sont donc multiples.
En premier lieu, le gain de force
musculaire apporte des facilités pour la personne porteuse de handicap. Le
renforcement musculaire des membres supérieurs et du tronc est particulièrement
important et utile pour tous ceux qui se voient dans l’obligation d’utiliser des
cannes ou un fauteuil roulant. Les personnes en fauteuil doivent souvent
effectuer leur transfert à la force des bras, pour se coucher par exemple,
c’est pourquoi le gain de muscle facilite cette répétitions de transferts.
Ensuite, la pratique sportive permet une
meilleure souplesse articulaire, celle-ci lutte contre l’atrophie musculaire et
les problèmes articulaires. Effectivement, les personnes à mobilité réduite
sont fréquemment sujettes à une diminution de leur masse musculaire.
Aussi, un des bénéfices physiques majeurs
est la plus grande résistance à la fatigue. Les personnes en situation de
handicap n’ont pas toujours l’occasion de pratiquer un sport et le moindre
déplacement leur demande souvent un plus grand effort, ils se fatiguent donc
plus rapidement. Or, le sport est un excellent moyen pour développer
l’endurance et les fonctions cardio-pulmonaires. Celles-ci augmentent la
résistance et accélèrent la récupération physique. Ainsi, les déplacements en
fauteuil roulant manuel ou en cannes anglaises seront facilités.
D’autre part, l’exercice physique est aussi
une façon d’éviter les méfaits de la sédentarité. Il diminue les risques
d’excès de poids ou d’obésité et d’ostéoporose de non-utilisation. Il est vrai
que les personnes pratiquant une activité sportive régulière retardent
significativement la déminéralisation osseuse, rendant les os cassants. Plus
encore, la pratique sportive intervient pour un meilleur équilibre de certaines
pathologies, telles que le diabète.
Plus particulièrement chez les personnes
handicapées mentales, le sport permet, entre autres, d’évacuer un trop plein
d’énergie et d’acquérir une meilleure coordination motrice. Bien souvent, les
déficients mentaux se sentent plus à l’aise dans un milieu aquatique, par
exemple.
Enfin, le sport permet d’acquérir de nouveaux réflexes et savoir-faire
qu’il s’agisse de savoir rouler sur tous les chemins en fauteuil roulant,
savoir nager, skier lorsque l’on est amputé, faire de l’équitation malgré une
infirmité motrice cérébrale...Toutes ces activités développent les capacités
physiques de base telles que l’adresse, la précision… La personne va, de cette
façon, améliorer sa dextérité, ce qui lui permettra de recouvrir une
indépendance de mouvement et ainsi, lui rendre son handicap plus facile à
gérer.
C- Les
apports psychosociologiques
Une personne gardant un handicap à vie a du
mal à l’assumer dans un premier temps. Bien souvent, elle va avoir tendance à
se replier sur elle-même, à éviter tout contact extérieur. La pratique d’un
sport permet à l’individu de se réintégrer dans la vie en côtoyant d’autres
personnes et en pouvant montrer ce dont elle est capable malgré son
handicap.
En effet, la pratique sportive permet de
partager une activité au sein d'un groupe et d'exister aux yeux des autres,
handicapés ou non. En rassemblant des personnes atteintes de handicaps
semblables, le sport contribue à la normalisation et permet aux personnes
handicapées d’échanger leurs expériences et de rencontrer d’autres personnes,
qui comprennent leurs difficultés et leurs efforts. Grâce à ces rencontres,
leur propre identité et l’identité de leur collectivité sont valorisées, car
ainsi, les personnes porteuses de handicap ne se sentent plus mises à l’écart.
Voici une vidéo que nous avons prises lors du championnat régional de lutte adapté des Pays de La Loire, qui a eu lieu à Vallet, qui témoigne de ce qui est relaté ci dessus:
Par ailleurs, le sport apporte des
enseignements sur la socialisation. Il permet d’apprendre à communiquer avec
efficacité. Il révèle aussi, l’importance du travail d’équipe et de la
coopération, notamment dans les sports collectifs tels que le football. Enfin,
le sport nécessite l’établissement d’objectifs, de la discipline personnelle et
le respect d’autrui et des règles. De plus, on constate que c'est parmi les
handicapés sportifs que l'on retrouve le plus grand nombre d'insertions
sociales satisfaisantes et de réussites professionnelles brillantes.
Par le biais du jeu, le sport est un
excellent moyen d'inciter la personne handicapée mentale à interagir avec
d'autres personnes et à développer ses capacités d'échange. A l’exemple du
Comité du Sport Adapté, qui encourage les projets communs, tels que la
décoration du comité.
Par le biais du sport, les valides peuvent
rencontrer des handicapés dans un contexte positif. Cela leur permet de changer
leurs idées au sujet de ce que les personnes handicapées peuvent ou ne peuvent
pas faire. Effectivement, le sport modifie les perceptions de la collectivité à
l’égard des personnes handicapées. Les capacités et les performances de la
personne sont mises en avant, tandis que le handicap devient secondaire. Cela a
pour effet, de réduire la marginalisation et la discrimination.
En premier lieu, pour certaines personnes, le
fait de pratiquer une activité sportive est leur première expérience
d’indépendance. Cela leur permet de faire des choix et de prendre des risques
seuls. Les activités des différents comités, sont parfois, la seule occasion de
sortie ou rupture avec le cercle familial. Ils ne sont plus dépendants de
quelqu’un et doivent prendre leurs responsabilités. Ainsi, le sport change
l’opinion et le sentiment que ces personnes ont d’elles-mêmes, cela leur fait
gagner en autonomie.
Le
plaisir de dépasser ses limites et de démontrer ses prouesses techniques est
une façon de rompre avec la déficience motrice. En effet, on s’intéressera
davantage à la performance physique, qu’au handicap.
Les
activités sportives contribuent à une meilleure intégration psychique des
déficits, à l’exemple des amputés qui doivent accepter leur corps changé et
réapprendre à vivre avec lui. L’acquisition de nouvelles compétences contribue
à renforcer leur confiance en eux. D’ailleurs, les sportifs montrent un niveau
bas de dépression et d’anxiété. A l’inverse, ils présentent un niveau très
élevé de vigueur morale, par rapport aux non sportifs. La pratique sportive est
une source de plaisir, d’amélioration de qualité de vie et d’épanouissement
personnel.
Les
bienfaits d’une activité physique rejailliront donc sur tous les apprentissages
d'une personne handicapée, parce qu’elle lui aura donné une meilleure estime de
soi et de ses capacités corporelles.
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